Une passoire énergétique désigne un logement particulièrement énergivore, classé F ou G sur l’échelle du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ces habitations consomment beaucoup d’énergie, ce qui engendre des factures d’énergie excessive et un inconfort permanent pour les occupants.
Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ?
Le DPE permet d’identifier les logements qualifiés de « passoires thermiques » : un logement est considéré comme une passoire énergétique dès lors qu’il présente une consommation excessive d’énergie. Selon la réglementation française actuelle, un logement est classé comme « passoire thermique » s’il répond à l’un des deux critères suivants :
Critère | Seuil pour la classe énergétique F | Seuil pour la classe énergétique G |
Consommation énergétique | 331 à 450 kWh/m²/an | > 450 kWh/m²/an |
Émissions de CO₂ | 56 à 80 kg eq CO₂/m²/an | > 80 kg eq CO₂/m²/an |
La Loi Climat et Résilience de 2021 prévoit l’interdiction progressive de la location des passoires énergétiques par leurs propriétaires : 2025 pour les logements classés G, 2028 pour les logements classés F et 2034 pour les logements classés E.
Les conséquences d’une passoire énergétique sur les factures et le confort
La surconsommation énergétique des « passoires thermiques », classées F ou G au diagnostic de performance énergétique, donne lieu à des factures d’énergie excessivement élevées pour les ménages. En effet, les déperditions de chaleur dues à une mauvaise isolation obligent les occupants à surchauffer leur logement. Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique, 28% déclarent avoir souffert du froid dans leur logement pendant l’hiver 2023-2024, soit deux fois plus qu’en 2020. Cette situation s’explique en grande partie par des contraintes financières, avec 41% des personnes ayant eu froid qui attribuent cela à la nécessité de limiter leur chauffage pour des raisons budgétaires. En 2022, 3,2 millions de ménages ont été contraints de consacrer plus de 8% de leurs revenus aux dépenses énergétiques, un seuil critique de précarité énergétique.
Les « passoires thermiques » contribuent à la dégradation des conditions de vie : y vivre n’est pas sans répercussions sur la santé et le bien-être des occupants (propriétaire ou locataire). Une isolation défaillante rend le maintien d’une température stable difficile et crée un inconfort thermique permanent. En hiver, les Français déclarant avoir froid dans leur logement malgré le chauffage, voient leurs logements se transformer en véritables « bouilloires thermiques » l’été. De plus, les problèmes d’humidité et de mauvaise circulation de l’air sont fréquents dans ces logements, favorisant l’apparition de moisissures.
Évaluer la performance énergétique de votre logement
Pour évaluer la performance énergétique d’un logement, il faut identifier son niveau réel de consommation et les améliorations possibles. Le Diagnostic de Performance Énergétique est obligatoire lors de toute transaction immobilière (location ou vente). Il classe le bien immobilier de A à G en se basant sur la consommation énergétique (exprimée en kWh/m²/an) et les émissions de gaz à effet de serre (exprimées en kg CO₂ eq/m²/an). Pour les logements classés F ou G, l’audit énergétique est obligatoire depuis le 1er janvier 2025, et doit être remis, soit au locataire en même temps que le bail dans le cadre d’un contrat locatif, soit à l’acheteur dans le cadre de la vente du bien immobilier. Il se concentre sur :
- L’état de l’isolation (murs, toiture, planchers)
- La performance des menuiseries
- L’efficacité des systèmes de chauffage et ventilation
- La production d’eau chaude sanitaire
L’auditeur se sert de ces éléments pour examiner la résistance thermique des parois, les ponts thermiques, l’étanchéité à l’air du bâtiment et le rendement des équipements.
Les travaux prioritaires pour améliorer l’efficacité énergétique
Pour améliorer l’efficacité énergétique d’un logement, l’isolation thermique, la modernisation du système de chauffage et l’amélioration de la ventilation sont des travaux à réaliser en priorité. Ces interventions permettent de réduire les déperditions d’énergie et augmentent le confort du logement.
L’isolation thermique
L’isolation thermique permet de réaliser des économies d’énergie conséquentes. Les combles et la toiture doivent être traités en priorité, car ils sont responsables d’environ 30 % des déperditions de chaleur. Les murs, responsables d’un quart des pertes énergétiques, nécessitent une isolation par l’intérieur (ITI) ou l’extérieur (ITE), tandis que les sols et planchers bas (10 % des déperditions) peuvent être traités avec des matériaux isolants. Le remplacement des fenêtres par du double ou triple vitrage permet, quant à lui, de réduire les ponts thermiques.
Le système de chauffage
Une fois l’enveloppe thermique du logement améliorée, le système de chauffage doit être modernisé. Les chaudières à condensation, les pompes à chaleur air-eau ou géothermiques, ainsi que les poêles à granulés bois, comptent parmi les systèmes de chauffage les plus performants. Ces équipements, couplés à une production d’eau chaude sanitaire via des chauffe-eaux thermodynamiques ou solaires, permettent de diminuer la consommation de chauffage.
La ventilation mécanique contrôlée (VMC)
La VMC assure le renouvellement d’air sans perte de chaleur, ce qui limite les problèmes d’humidité et préserve la qualité de l’air intérieur. Les modèles à double flux avec récupération de chaleur permettent d’atteindre de meilleures performances énergétiques.
Les aides et subventions disponibles pour les travaux de rénovation
Un propriétaire peut bénéficier de plusieurs dispositifs d’aides financières pour entreprendre des travaux de rénovation énergétique de son bien immobilier.
MaPrimeRénov’
MaPrimeRénov’ est le dispositif principal d’aide à la rénovation énergétique : son montant dépend des revenus du foyer et des travaux réalisés. Les plafonds de revenus sont définis comme suit :
En Île-de-France, au 1er janvier 2025
Nombre de personnes composant le ménage | Revenus très modestes | Revenus modestes | Revenus intermédiaires | Revenus supérieurs |
1 | 23 768 € | 28 933 € | 40 404 € | supérieur à 40 404 € |
2 | 34 884 € | 42 463 € | 59 394 € | supérieur à 59 394 € |
3 | 41 893 € | 51 000 € | 71 060 € | supérieur à 71 060 € |
4 | 48 914 € | 59 549 € | 83 637 € | supérieur à 83 637 € |
5 | 55 961 € | 68 123 € | 95 758 € | supérieur à 95 758 € |
Par personne supplémentaire | + 7 038 € | + 8 568 € | + 12 122 € | + 12 122 € |
Hors Île-de-France, au 1er janvier 2025
Nombre de personnes composant le ménage | Revenus très modestes | Revenus modestes | Revenus intermédiaires | Revenus supérieurs |
1 | 17 173 € | 22 015 € | 30 844 € | supérieur à 30 844 € |
2 | 25 115 € | 32 197 € | 45 340 € | supérieur à 45 340 € |
3 | 30 206 € | 38 719 € | 54 592 € | supérieur à 54 592 € |
4 | 35 285 € | 45 234 € | 63 844 € | supérieur à 63 844 € |
5 | 40 388 € | 51 775 € | 73 098 € | supérieur à 73 098 € |
Par personne supplémentaire | + 5 094 € | + 6 525 € | + 9 254 € | + 9 254 € |
Ces ressources, permettent de déterminer le montant de la prime accordée, selon les travaux envisagés :
Équipements et matériaux éligibles | Revenus très modestes | Revenus modestes | Revenus intermédiaires | Revenus supérieurs |
CHAUFFAGE ET EAU CHAUDE SANITAIRE | ||||
Raccordement à un réseau de chaleur et/ou de froid | 1 200 € | 800€ | 400€ | non éligible |
Chauffe-eau thermodynamique | 1 200 € | 800€ | 400€ | non éligible |
Pompe à chaleur air/eau (dont PAC hybrides) | 5 000 € | 4 000 € | 3 000 € | non éligible |
Pompe à chaleur géothermique ou solarothermique (dont PAC hybrides) | 11 000 € | 9 000 € | 6 000 € | non éligible |
Chauffe-eau solaire individuel en Métropole (et dispositifs solaires pour le chauffage de l’eau) | 4 000 € | 3 000 € | 2 000 € | non éligible |
Chauffage solaire combiné (et dispositifs solaires pour le chauffage des locaux) | 10 000 € | 8 000 € | 4 000 € | non éligible |
Partie thermique d’un équipement PVT eau (système hybride photovoltaïque et thermique) | 2 500 € | 2 000 € | 1 000 € | non éligible |
Poêle à bûches et cuisinière à bûches | 1 250 € | 1 000 € | 500€ | non éligible |
Poêle à granulés et cuisinière à granulés | 1 250 € | 1 000 € | 750€ | non éligible |
Chaudière bois à alimentation manuelle (bûches) | 3 750 € | 3 150 € | 1 400 € | non éligible |
Chaudière bois à alimentation automatique (granulés, plaquettes) | 5 000 € | 3 850 € | 2 100 € | non éligible |
Foyer fermé et insert à bûches ou à granulés | 1 250 € | 750€ | 500€ | non éligible |
ISOLATION THERMIQUE | ||||
Isolation thermique des murs par l’extérieur (surface de murs limitée à 100 m2) | 75 €/m² | 60 €/m² | 40 €/m² | non éligible |
Isolation thermique des murs par l’intérieur | 25 €/m² | 20 €/m² | 15 €/m² | non éligible |
Isolation thermique des rampants de toiture ou des plafonds de combles | 25 €/m² | 20 €/m² | 15 €/m² | non éligible |
Isolation thermique des toitures – terrasses | 75 €/m² | 60 €/m² | 40 €/m² | non éligible |
Isolation thermique des parois vitrées (fenêtres et portes-fenêtres) en remplacement de simple vitrage | 100 €/équipement | 80 €/équipement | 40 €/équipement | non éligible |
AUTRES TRAVAUX | ||||
Audit énergétique hors obligation réglementaire (conditionné à la réalisation d’un geste de travaux) | 500€ | 400€ | 300€ | non éligible |
Dépose de cuve à fioul | 1 200 € | 800€ | 400€ | non éligible |
VMC double flux (conditionnée à la réalisation d’un geste d’isolation thermique) | 2 500 € | 2 000 € | 1 500 € | non éligible |
(Source : Guide des aides financières 2025 de l’ANAH)
Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)
Le dispositif CEE a été mis en place par l’État français pour encourager les économies d’énergie. Il s’agit d’une attestation délivrée par le Ministère en charge de l’énergie aux fournisseurs énergétiques qui ont réalisé des actions d’économie d’énergie. L’unité de mesure utilisée est le kWh cumac (cumulé et actualisé), qui représente l’énergie économisée grâce aux opérations d’efficacité énergétique mises en place. Ce dispositif vise à promouvoir la réduction de la consommation énergétique et à améliorer la performance énergétique des bâtiments et des équipements.
L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
L’éco-PTZ est un prêt sans intérêt destiné à financer des travaux de rénovation énergétique dans les logements. Il est accessible sans condition de ressources aux propriétaires occupants, bailleurs, et copropriétaires pour des logements construits depuis plus de deux ans. Le montant maximal de l’éco-PTZ est de 30 000 euros, avec une durée de remboursement de 10 à 15 ans. Les travaux éligibles sont l’isolation thermique, l’installation de systèmes de chauffage performants et l’utilisation d’énergies renouvelables : pour en bénéficier, les travaux doivent être réalisés par des professionnels certifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Alors, prêt à améliorer la performance énergétique de votre bien immobilier ? Faites appel à Green Energy Plus pour vous accompagner tout au long du processus !